
René Benko photographié dans la salle d'audience lors de son procès, le 15 octobre 2025 au tribunal régional d'Innsbruck (Autriche). ( AFP / KERSTIN JOENSSON )
L'ancien magnat autrichien de l'immobilier René Benko a été condamné mercredi à deux ans de prison pour fraude, dans le cadre de la faillite spectaculaire de son empire Signa qui fait l'objet de plusieurs autres procédures.
Jugé depuis mardi devant le tribunal d'Innsbruck (ouest), M. Benko, autrefois l'un des hommes les plus riches d'Autriche, va "probablement" faire appel, selon son avocat.
Il avait fondé en 2000 Signa, dont le portefeuille incluait le Chrysler Building de New York et plusieurs chaînes de grands magasins.
Sa faillite en 2023 a été la plus fracassante de l'histoire de l'Autriche et les créanciers, notamment aux Émirats arabes unis et en Thaïlande, réclament des milliards d'euros de dommages.
Pour l'instant, le parquet n'a renvoyé M. Benko devant la justice que pour deux séries de fraudes, et c'est la première qui était jugée à Innsbruck.
Dans ce premier procès, l'homme d'affaires de 48 ans comparaissait pour avoir dissimulé environ 660.000 euros d'actifs aux créanciers.
Il avait offert 300.000 euros à sa mère fin 2023 pour maintenir son train de vie malgré l'imminence de la faillite de son groupe.
Il était aussi poursuivi pour avoir effectué un paiement anticipé de 360.000 euros afin de couvrir quatre ans de loyers et de charges à Innsbruck, des faits pour lesquels il a été relaxé.
Maintenu en détention à Vienne depuis janvier, il avait été transféré dans sa région du Tyrol pour cette audience très médiatisée.
Vêtu d'un costume noir et amaigri, René Benko avait plaidé non coupable mardi, refusant de répondre aux questions.
L'autre procès prévu, dont la date n'a pas encore été indiquée, porte sur une fraude concernant de l'argent liquide ainsi que des montres de luxe et des boutons de manchette, pour une valeur totale de 370.000 euros.
En tout, le parquet enquête sur quatorze volets distincts et les procureurs continuent de décortiquer les comptes de Signa, qui détenait plus de 1.130 entreprises dans plusieurs pays.
Plus d'une douzaine d'autres suspects font également l'objet d'une enquête sur l'insolvabilité, avec des dommages actuellement estimés à environ 300 millions d'euros, selon les procureurs.
Mais plusieurs investisseurs demeurent encore inconnus.
Parmi les membres des conseils de surveillance des entreprises de René Benko figuraient l'ancien chancelier social-démocrate Alfred Gusenbauer et l'ancienne vice-chancelière d'extrême droite Susanne Riess-Hahn.
L'ex-milliardaire était aussi proche aussi de l'ancien chancelier conservateur Sebastian Kurz.
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